A 60 ans passés, Mirta est à la retraite et elle a le temps de répéter et réaliser son vieux rêve : chanter et monter un groupe avec des amis violonistes et percussionnistes.

Qui est Mirta ? Une mulâtre cubaine. Née à La Havane, elle a fait toutes sortes de métiers mais son emploi régulier était celui de couturière. Mirta avait une petite boutique dans son quartier et comptait sur ce job pour survivre avec sa fille après son divorce. Son mari travaillait à l’Union des musiciens de La Havane comme copiste. Grâce à lui, elle était en contact avec les milieux artistiques et musicaux de la ville. Mirta a toujours chanté, mais en amateur, et elle n’a jamais pu avoir accès au statut d’artiste professionnelle, ce qui suppose à Cuba une formation spécifique. Aujourd’hui, les choses ont changé et Mirta envisage même d’enregistrer un premier disque.

Affable, ouverte, drôle, vive, elle s’est vite présentée et elle a vite compris le sens de notre visite. Ensuite, il suffisait de regarder tous les objets et les images punaisées au mur pour interroger notre hôte.

Une affiche ? C’est le souvenir de son unique tournée en Europe. En France, ce fut un concert à Paris et un autre à Lyon. Tout était allé si vite qu’elle n’a même pas eu le temps de visiter la Tour Eiffel !

Mirta s’amuse de notre étonnement et répond à toutes nos questions. La santeria, la carrière de sa fille, son groupe, les projets de concerts, de disques et de tournées, c’est tout ce qui intéresse cette femme aux cheveux gris bien tressés et au visage vif et doux. «La vie est belle», dit-elle.